Privations et pénuries

Ravitaillement 	rue des boulangers

Même si la ville ne se trouve pas au cœur des opérations militaires, Colmar souffre des privations qui se font de plus en plus sentir :l’armée étant prioritaire, le ravitaillement des soldats en denrées et produits de première nécessité se fait au détriment de la population civile… Bientôt, les autorités municipales doivent intervenir, contractant pour ce faire plusieurs emprunts. Dès 1915, elles font procéder à l’ensemencement de près de 30 hectares de terrain pour la culture de pommes de terre, céréales et navets. Deux cuisines populaires sont également installées, à l’hôtel du Saumon et à l’école Pffefel. Entre avril 1916 et mars 1917, elles servent près de 100 000 repas. Face aux pénuries en viande et en lait, la ville fait par ailleurs aménager une porcherie et une laiterie communales.

Avec le manque de main d’œuvre (partie au front), l’insuffisance de matières premières et la fermeture des marchés, le commerce et l’industrie se trouvent durement frappés. La pénurie de matériaux touche également l’industrie de guerre, qui fait réquisitionner les objets de métal pour répondre aux besoins toujours plus pressants de l’armement. En mars 1917, trois des quatre cloches de la nouvelle église Saint-Joseph sont descendues de leur clocher pour prendre le chemin de Francfort… et y être fondues. Elles sont suivies de près par quatre des six cloches de la collégiale Saint-Martin, et c’est ensuite au tour de l’église Saint-Matthieu de devoir renoncer à l’une des siennes. Le 9 septembre 1918, la statue de cuivre du monument Pfeffel est descendue de son socle devant le musée Unterlinden pour connaître le même destin.

Réquisition des cloches 	de l’église Saint-Joseph